Grâce de la Majesté

« La grâce -La Fontaine n’hésite pas à le déclarer dans ses Amours de Psyché et Cupidon -est « plus belle encore que la beauté » (…) Son élégant paradoxe désigne très consciemment une idée propre à l’idée classique de la beauté . Une limite qui est aussi sa secrète dynamique. Car, sa perfection même à peine atteinte, la beauté (classique) tend inévitablement à se dépasser (…) par l’affleurement de ce je-ne-sais-quoi, de ce « presque rien » qui la transfigure (…) Dans sa suffisance et son autosuffisance, ce qui manque à la beauté classique c’est ce « plus encore », cet instant où (…) affleurent le devenir, son mouvement, sa promesse et ses incertitudes (…) Et si la grâce consistait aujourd’hui  (…) à refuser la forme close au profit de l’entre-deux des contours, jadis souverains ? »
Daniel Arasse (Historien de l’art, 1944-2003) 
La Grâce est cet indicible et sublimant supplément d’âme qui auréole (volontiers) la beauté classique, sans y être forcément associée : manière de conjurer le spectre de la perfection glacée, du hiératisme statufié, en s’inscrivant dans le registre du charme et de la poésie . Est-il à cet égard utile de préciser qu’avec la superbe Cheryl cette (si précieuse alchimie) de la grâce et de la beauté ne manque jamais d’opérer, en majesté ? 

 « The favor – La Fontaine does not hesitate to declare it in his Amours de Psyché et Cupidon – is « even more beautiful than beauty » (…) His elegant paradox consciously appoints an idea inherent to the classical idea of beauty. A limit which also is its secret dynamics. Because, its perfection even hardly reached, the (classical) beauty  inevitably tends to surpass herself (…) by the outcrop of  this « je-ne-sais-quoi  » who transfigures her (…) In her sufficiency and self-sufficiency, what misses in the classical beauty is this « more still », this moment when (…) surface the future, its movement, its promise and its uncertainties (…) And if the favor consisted today (…) to reject the close form for the benefit of the in-between contours, formerly sovereign? « 
Daniel Arasse (Art historian, 1944-2003) 
Grace is this as unspeakable as sublimating supplement of soul which (kindly) takes on an aura of classical beauty, without being necessarily associated with it: supreme way to avoid a kind of  freezing cold perfection, of fossilized hieratism, to better flirt with charm and poetry. Is it in this respect useful to specify that with the upper magnificent Cheryl this (so invaluable) alchemy of grace and beauty (absolutely) does not miss to operate in majesty?

17 réflexions sur “Grâce de la Majesté

  1. Je viens vous voir si souvent mais trop occupé par mes satinbox, je ne laisse de mots.Et pourtant aujourd'hui encore c'est si beau !Vous avez une paire d'yeux esthètes, mais aussi un coeur esthète et gourmet.Bravo et ENCORE !

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